Etude sur la qualité de l'air intérieur du bâtiment

 

Lors de la construction du bâtiment le maître d’ouvrage a voulu insisté sur les 14 cibles du Label HQE dont l’une d’entre elles est la Qualité de l’air.

Pour cela, le maître d’ouvrage a choisi d’investir dans un mobilier rejetant le moins de polluants dans l’air. Aussi, le choix de peinture intérieure écologique s’est imposé comme étant une solution innovante et respectueuse de l’environnement.

Souhaitant suivre les résultats de la qualité de l’air intérieur de son bâtiment, le maître d’ouvrage a demandé au bureau d’expert sur la qualité de l’air, Air Lorraine, de réaliser plusieurs études sur 2010 et 2011. 

Retrouvez :

   -> L'Etude sur la qualité de l'air intérieur réalisée par AIR-LORRAINE en 2010 (Partie 1, Partie 2, Annexes)

   -> L'Etude sur la qualité de l’air intérieur réalisée par AIR-LORRAINE en 2011;

 

Quels ont été les composés mesurés ?

  • Objet de la campagne :

Le CNIDEP (Centre National d’Innovation pour le Développement durable et l’Environnement dans les Petites entreprises) est un Bâtiment Basse Consommation, de construction récente, et lauréat du PREBAT, programme national d’évaluation des performances énergétiques.

La campagne de mesures de la qualité de l’air intérieur réalisée en 2011 dans les locaux du CNIDEP fait suite à une première campagne effectuée en 2010 (voir le chapitre suivant) dans un bureau et dans la salle de réunion. Cette seconde campagne fut proposée suite à l’intérêt montré par l’équipe du CNIDEP pour avoir un suivi un an après les premières mesures.

  • Principaux composés mesurés :

-> Polluants : Benzène et formaldéhyde essentiellement.

Ces deux composés font partie des substances hautement prioritaires (groupe A) à mesurer (source : Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur). Le benzène est classé par le Centre International de la Recherche sur le Cancer (CIRC) comme cancérogène chez l’homme (groupe 1), le formaldéhyde étant quant à lui classé depuis juin 2004 comme polluant cancérogène.

-> Paramètres de confort : le dioxyde de carbone CO2 (afin d’obtenir des indications sur le confinement d’une pièce), la température et l’humidité relative.

 

Quels ont été les moyens de calcul mis en place ?

La mise en place de l’ensemble des mesures dans l’air est assurée par AIR LORRAINE. Les polluants et les paramètres de confort ont été mesurés avec les dispositifs suivants :

 Tableau  : Moyens mis en oeuvre pour la mesure du benzène, formaldéhyde, dioxyde de carbone, température et humidité relatives en air intérieur :

Qualité de l'air intérieur

Par ailleurs, un canister permettant la mesure en continu de plusieurs composés organiques volatils (dont le benzène) en instantané ou sur une période de 23 heures a été utilisé en août 2011.

Le CNIDEP étant fermé le vendredi après-midi, les mesures par tubes passifs ont été réalisées sur une période de sept jours, lors de chacune des deux campagnes de mesures.

Pour le CO2, les mesures ont eu lieu durant près de deux semaines fin août 2011 et huit jours en novembre 2011. A noter que pour la dernière période des mesures, seul le bureau a fait l’objet d’un suivi de l’indice de confinement (en raison de la disponibilité et fonctionnalité des appareils de mesures).

 

Résultats obtenus et commentaires :

  • Résultats pour le Benzène en air intérieur (mesures par tubes passifs) :

Résultats pour le benzène

-> Les concentrations moyennes globales des deux pièces investiguées (1,6 μg/m3 dans la salle de réunion et 1,9 μg/m3 dans le bureau) respectent la valeur guide pour une exposition long terme fixée à 2 μg/m3 à l’horizon 2016.

-> A noter qu’en période automnale-hivernale les niveaux sont plus élevés qu’en été, ce qui est cohérent avec la littérature qui fait état de concentrations généralement plus faibles en été. Ces mêmes observations ont été faites lors d’autres campagnes réalisées par Air Lorraine.

  • Résultats pour le Formaldéhyde en air intérieur :

Résultats pour le formaldéhyde

Sur l’ensemble des deux pièces investiguées, les seuils réglementaires sont respectés :

->les valeurs moyennes globales (7,1 μg/m3 dans la salle de réunion et 10 μg/m3 dans le bureau) sont en deçà de la valeur repère de la qualité de l’air fixée à 26 μg/m3 en 2011.

-> la valeur guide de 10 μg/m3 définie à l’horizon 2023 est respectée dans les deux pièces investiguées.

Remarques :

-> Pour chaque période de mesures, les niveaux en formaldéhyde sont plus élevés (environ 40%) dans le bureau (occupé par un salarié) que dans la salle de réunion, vide la quasi majorité du temps, ce constat pouvant en partie être expliqué par une température moyenne supérieure dans le bureau, ce qui peut favoriser la présence en plus grande quantité de ce composé.

-> Les valeurs moyennes mesurées en période estivale sont systématiquement plus élevées qu’en hiver, cette tendance étant cohérente avec la littérature relative au comportement de ce composé en fonction des saisons. En effet, la quantité de formaldéhyde pouvant être émise dans une pièce (par le mobilier, des peintures, des adhésifs, des vernis, des revêtements de sol etc…) augmente lors de températures plus élevées, occasionnant ainsi des niveaux plus importants en été.

 

Conclusions générales qui ressortent de l’étude d’AIR-LORRAINE :

Malgré le faible nombre de mesures, les niveaux sont satisfaisants en formaldéhyde et en benzène, et à titre indicatif inférieurs à ce que l’on obtient dans des bâtiments récents construits de manière classique.

Les seuils réglementaires actuellement en vigueur sont respectés.

Par rapport aux mesures réalisées en 2010 à des périodes différentes, les niveaux de formaldéhyde amorcent une baisse d’environ 20% tous sites confondus (-13% dans le bureau et -29% dans la salle de réunion) tandis que ceux en benzène augmentent (+36% dans le bureau et +77% dans la salle de réunion). Ce constat est à interpréter avec prudence : il est notamment dû à des niveaux plus élevés observés en air intérieur lors de la période pré-hivernale, période durant laquelle un épisode de pic de pollution dans l’air ambiant extérieur a eu lieu (conditions météorologiques très défavorables à la dispersion des masses d’air). Les niveaux mesurés en benzène dans l’air extérieur pendant la période hivernale 2011 sont en effet supérieurs à ceux mesurés lors de la même saison en 2010.

L’étude des niveaux de CO2 dans la salle de réunion et le bureau confirme la bonne efficacité du système de ventilation mécanique double flux afin de limiter le confinement des pièces.

A noter toutefois que les concentrations en CO2 dépassent parfois le seuil de 1000 ppm dans la salle de réunion, au cours de réunions, ce qui correspond à un début de confinement : cette observation représente moins de 2% du temps sur l’ensemble des périodes d’étude.