Test d’étanchéité à l’air : C’est quoi ?

• L'objectif :

La perméabilité à l’air des constructions standards en France engendre une augmentation des besoins de chauffage de 10 à 20 kWh/m2/an par rapport à une étanchéité très soignée, ce qui est clairement incompatible avec l'objectif de la RT2012 de limiter les consommations d’énergie à 50 kWhep/m2/an.

La ventilation d’un bâtiment ne peut en aucun cas reposer sur une perméabilité diffuse et non maîtrisée de son enveloppe. Un système spécifique, naturel ou mécanique, doit assurer un renouvellement de l’air.

À cet effet, les industriels de la ventilation proposent de nombreux produits performants pour apporter de l’air neuf et extraire l’air vicié en quantité suffisante mais sans excès aux endroits voulus. Toutefois, cette maîtrise des flux d’air perd de son efficacité si la perméabilité de l’enveloppe est excessive car elle provoque une surventilation de certaines pièces au détriment d’autres ou diminue fortement l’efficacité d’un récupérateur de chaleur.

Une bonne étanchéité à l’air est donc essentielle pour que les systèmes de ventilation fonctionnent correctement, c’est-à-dire pour assurer une bonne qualité de l’air, la conservation du bâti, un bon confort acoustique et thermique, et pour éviter le gaspillage d’énergie. Pourtant, l’étanchéité à l’air est trop souvent négligée en France.

• Principe de fonctionnement :

  Avec la RT 2012, le traitement de l’étanchéité à l’air devient obligatoire pour l’ensemble des bâtiments d’habitation. Le test d'infiltrométrie (« Blower-door test » en Anglais) permet de mesurer la quantité d'air rentrant dans un bâtiment et de situer les fuites d'air.

   Grâce à ce test, nous pouvons connaître la quantité d'air qui entre dans l'habitat en dehors des systèmes de ventilation et connaître les endroits à colmater pour supprimer les infiltrations d'air parasites.

Pour effectuer le test, nous utilisons un équipement de test dit d’infiltrométrie, que l'on place généralement à l'entrée du bâtiment. Cet appareil est équipé d'un ventilateur et le plus souvent d'une toile de nylon permettant d'étanchéifier la porte d'entrée en ne laissant passer l'air qu'au travers du ventilateur.

L’étanchéité à l’air ou perméabilité à l'air d'une construction caractérise la sensibilité du bâtiment vis-à-vis des écoulements aérauliques parasites causés par les défauts d'étanchéité de son enveloppe, ou plus simplement tout défaut d'étanchéité non lié à un système de ventilation spécifique. Elle se quantifie par la valeur du débit de fuite traversant l'enveloppe sous un écart de pression donné.

Quels types de matériel utiliser ?

Du début du chantier jusqu’à 3 ans après la fin de sa construction, 3 tests ont été réalisés à des étapes importantes pour un bâtiment ayant des exigences aussi importantes :

1_ Tests en cours de chantier avant la pause des finitions intérieures

• Objectif :

 Le premier test, dit test « en cours de chantier », a pour principal objectif d’identifier et de détecter les fuites dues à des problèmes rencontrés lors de la mise en œuvre des matériaux sur le chantier, pour ensuite les corriger afin d’atteindre une étanchéité maximale

• Résultats et commentaires :  

• Défauts identifiés :  

Durant ce test, trois fuites importantes ont été identifiées :

  -> Non isolation d’un volet roulant :

  -> Mauvaise étanchéité à la jonction mur/plafond d’un bureau :

  -> Défaut sur toute les pare-closes du bâtiment :

Heureusement, ce test s’est déroulé avant la mise en place des finitions intérieures sinon certaines fuites n’auraient pas pu être corrigées correctement. C’est pourquoi, ce test est devenu la pièce angulaire de tous bâtiments performants.

Retrouvez l'intégralité de ce premier test d'étanchéité à l'air en cliquant ici.

2_ Tests en fin de chantier pour valider le résultat final

• Objectif :

Le second test, dit « mesure de la perméabilité à l’air du bâtiment », a pour objectif d’obtenir un résultat, une mesure. A la fin du test, le résultat doit permettre de savoir si le bâtiment est conforme à la réglementation (RT 2012) ou aux exigences du Maitre d’Ouvrage.

• Résultats et comparaison :

• Défauts identifiés :

Le test a mis en évidence quelques entrées d’air parasites :

  -> Liaison mur-plafond (sans doute la principale) ou plafond-charpente :

  -> Menuiseries :

L’étanchéité à l’air globale a été sensiblement améliorée. Si l’objectif de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre, obtenir un niveau de construction passive, n’est pas atteint, les critères du label BBC et de l’appel à projet PREBAT démonstrateur sont atteints et dépassés.

Retrouvez l'intégralité de ce second test d'étanchéité en cliquant ici.

 3_ Tests au bout de trois ans de vie dans le bâtiment

• Objectif :

La réalisation de ce test 3 ans après la fin du chantier a pour objectif de visualiser l’évolution de la perméabilité à l’air de notre bâtiment. en effet, celui ayant une partie en ossature-bois, nous voulions identifier des points posant  problème après plusieurs années de vie dans le bâtiment. Ce test nous a permis de valider les mouvements de notre bâtiment et d’identifier les points sensibles à surveiller voir à corriger.

Voici ci-dessous les résultats de ce test.

• Résultats et comparaison : évolution de la surface de fuite ...

Nous remarquons une augmentation des 2 indicateurs, caractérisant la perméabilité à l’air d’un bâtiment, qui sont le Q4 et le n50. Pour être plus concret nous remarquons une augmentation de 50 cm² de la surface équivalente de fuite.

• Nouveaux défauts identifiés

Pour expliquer cette augmentation, nous avons identifié deux nouvelles fuites aux jonctions des menuiseries.

Des modifications vont être réalisées après l’identification des fuites grâce à ce test :

  -> Le joint de la porte d’entrée va être changé et entretenu annuellement,

  -> La fuite sur la liaison plancher-menuiserie va être bouchée avec un joint en silicone transparent,

  -> Enfin, le décalage de la cloison par rapport à la menuiserie va également être bouché avec un joint transparent.